Procréation et désir d'enfant

Introduction

Voici des propos,  du père André Lorgus,  père Marc Antoine Costa de Beauregard, et du moine L'Ancien Ephrem de Katounakia.

Ces propos ont pout objet de parler du sens du mariage chrétien et de la juste place de l’enfant au sein d’un couple.

Mariage – Procréation et désir d’enfants

Selon le père André Lorgus, prêtre et psychologue, le sens du mariage chrétien consiste dans la recherche de l'unité spirituelle de deux êtres aimants et non dans la procréation qui en est une des conséquences.

"La raison du mariage est d'opérer l'unité spirituelle de deux personnes. La naissance des enfants est la suite naturelle du mariage et non son objectif", a déclaré le père A. Lorgus lors d'une conférence au centre moscovite œcuménique "Bibliothèque de l'esprit". Ses propos résonnent comme un écho au débat actuel en France sur le "droit aux enfants" que réclament certaines personnes.

"Le commandement divin sur la procréation est secondaire du point de vue théologique, psychologique et pastoral. "Le sens du mariage consiste dans le rétablissement de l'unité qui avait été donnée par Dieu dans le paradis. Les deux ne feront plus qu'une seule chair - c'est dit au sujet des époux et non de leurs enfants". 

"Si l'on considère que la naissance des enfants est le but du mariage, alors celui des couples stériles devra être considéré comme un mariage non abouti. Les époux qui s'aiment et se comprennent, mais n'ont pas d'enfants devrait donc penser qu'ils n'ont pas accompli le précepte de Dieu. L'absence d'enfants ne doit pas porter atteinte à l'intégrité du mariage".

Selon le père Marc Antoine Costa de Beauregard : Dans l'église quand on encense une femme enceinte, on encense le monde futur. La femme porte dans ses entrailles l'humanité souffrante et glorifiée. Elle porte en elle quelqu'un qui sera baptisé, elle porte en elle un futur saint. Elle porte donc en elle l'humanité nouvelle. Mais elle porte aussi en elle, un être mortel: qui mourra, souffrira, qui sera malade. Elle porte en elle un être mortel et sauvé, un être qui passera par la croix et qui sera glorifié.

Les pères spirituels disent à une femme qui veut se marier: peux-tu mettre au monde un saint? Si oui, marie-toi, sinon, non!

C'est le but de l'église: promouvoir dans le monde une humanité nouvelle. Si c'est pour faire des humains comme les autres, laissons faire les autres. Le sacrement de la grossesse, la grossesse baptisée, c'est la mise au monde d'une humanité nouvelle, une humanité sainte, une race nouvelle.

La plus grande ascèse pour la femme, c'est de dire ''oui'' tous les jours, pas tellement dans l'accouchement physique qui quelque fois se passe, même avec douleur, mais dire ''oui'': je veux bien disparaître pour que toi tu existes.

L’aspect sacrificiel, de type ascétique est le renoncement des parents à être les propriétaires de leurs enfants. Qui s’adresse au mystère de la liberté.

Les parents sont appelés à renoncer à leur possessivité à l’égard de leur enfant. L’Eglise initie les parents à ce renoncement. Cet enfant n’est pas le mien. C’est l’enfant de Dieu. Et moi en tant que parents, je suis parent adoptif, dépositaire, gestionnaire, responsable, gardien, et j’ai à rendre compte au dernier jour.

Pour la femme cela sera beaucoup plus dur, c'est vraiment un renoncement, une Croix, une ascèse, une abnégation, donc la manifestation de l'amour véritable, que de dire tous les jours à cette mise au monde de l'enfant, à la séparation de l'enfant. Il y a un renoncement à soi. Dire "oui" aussi éventuellement à la maladie de l'enfant. Etre devant un enfant qui part, qui mourra, proche ou lointain, c'est aussi dire ''oui'' à la liberté de l'enfant, dire ''oui'' au chemin auquel Dieu appelle cet enfant.

Dans le cas de la mort d'un enfant, il est impossible de dire « oui » à la mort de son enfant sans l’Esprit Saint, sans la prière de l’Eglise. C’est humainement impossible.

Selon l'Ancien Ephrem de Katanoukia : Concernant la venue d’un enfant « Comme Dieu veut, tout ce que Dieu veut, et tant que Dieu le veut. Jette ton souci sur Dieu, et tu verras qu’alors tu trouveras la paix, la joie, le calme et le repos. Dis la prière suivante : Si Dieu veut me donner un enfant – que Sa volonté soit faite. Mais s’il ne veut pas me donner un enfant – que Sa volonté soit faite. Que la volonté de Dieu soit faite et non la mienne. Que le Nom du Seigneur soit béni ».

(Spiritualité orthodoxe)

 Retour menu précédent